IA : les entreprises l’emploient déjà lors des entretiens d’embauche

Unilever, IBM, Dunkin Donuts : lors d’un entretien d’embauche dans l’une de ces compagnies américaines, mieux vaut ne pas tenter de mentir sur son CV. Comme de plus en plus d’entreprises, elles ont désormais recours à une caméra connectée à un logiciel capable d’interpréter vos expressions faciales.

Au-delà de la détection des CV bidons, l’IA permet aux recruteurs de mieux cerner la personnalité des candidats, et de déterminer s’ils seront les bonnes personnes pour tel ou tel poste.

Des tests de personnalité

On ment toujours un peu lors d’un entretien d’embauche. Mais cela pourrait devenir un jeu dangereux avec l’irruption, dans l’arsenal des recruteurs, d’outils dotés d’intelligence artificielle. Depuis l’an dernier, la multinationale Unilever (les savons Dove, les thés Lipton, etc.) permet aux postulants sur des jobs d’opérateur de remplacer la candidature par CV par des méthodes dernier cri.

Unilever propose ainsi à ceux qui viennent à elle par Facebook ou LinkedIn de lui envoyer simplement leur profil sur l’un de ses deux réseaux, et de passer 20 minutes sur des tests élaborés à partir des neurosciences. Ces petits jeux permettent à l’employeur d’évaluer la personnalité du candidat, sa capacité à gérer, éviter, prendre des risques, etc. Et

in fine

, son adéquation ou non avec le profil recherché.

Des avantages, des inconvénients, et beaucoup de questions

Rien de bien nouveau : en France, Pôle Emploi utilise déjà depuis plusieurs années des méthodes de recrutement par simulation du même genre. Mais Unilever et d’autres vont un cran plus loin en soumettant les candidats à un entretien vidéo en ligne. C’est là que l’IA entre en action, en analysant les expressions faciales pour en déduire des traits de personnalité. Unilever, mais aussi Dunkin Donuts, IBM, l’équipe de baseball des Boston Red Sox ou le croisiériste américain Carnival Cruise, ont tous recours aux services d’un logiciel édité par la société HireVue.

Avantages des recrutements assistés par l’IA : ils accélèrent le processus, lèveraient certains préjugés raciaux, mais aussi sur les cursus scolaires. Unilever assure avoir embauché grâce à l’IA davantage de salariés de valeur dans des écoles pourtant faiblement réputées. Mais que penser des performances de l’IA et de son entraînement ? Une étude récente du MIT concluait que les principaux logiciels de reconnaissance faciale du marché souffraient de biais racistes. Et si un candidat a le visage tatoué ? Botoxé ? Qu’il présente une balafre ? Quelle lecture l’IA en fera-t-elle ? Beaucoup de questions sans réponses. Sans parler de cette dernière : on est en droit de se demander si l’IA pourra vraiment détecter si vos réponses sont honnêtes, et quel usage l’entreprise fera de cette information…

Modifié le 09/03/2018 à 17h58

source : Actualités Technologies d’avenir http://clubic.com/ March 11, 2018 at 10:53AM